Onet-le-Château : envisager de vivre en béguinage

Un mardi matin pas comme les autres.
Il est 10h à l’Aula. L’équipe de l’association Vivre en Béguinage installe la salle avec le soutien de deux membres du CCAS. D’ici quelques minutes, des hommes et des femmes vont se retrouver pour une première rencontre. Tous ont candidaté pour vivre dans le futur béguinage seniors d’Onet-le-Château, dont l’ouverture est prévue début 2026, boulevard des Capucines.
Objectif de cette matinée : faire connaissance, partager ses attentes, et réfléchir, ensemble, à ce que signifie vivre en habitat partagé.
« Je vis seule, mais je suis encore très active »
Myriem-Anne arrive la première. Elle a 91 ans, une énergie pétillante, et un chemisier à fleurs qui annonce la couleur.
« Je vis seule dans un grand appartement. Pour l’instant je conduis encore, mais autour du béguinage il y a tout : la bibliothèque, le kiné, et même le vétérinaire chez qui je fais soigner mon chat ! »
Elle ajoute avec malice :
« J’aime recevoir mes amis. J’espère trouver ici des gens pour jouer aux cartes ou au Scrabble. »
Le besoin de lien, exprimé sans détour
À 10h30, les quinze participants prennent place autour de la table. Ils ne se connaissent pas, mais partagent les mêmes questions :
Comment vieillir autrement ? Avec qui ? Et dans quel cadre ?
Les témoignages se suivent, parfois pudiques, parfois très directs :
« Je viens pour ne pas rester isolée. »
« J’ai besoin de sécurité. »
« Mes voisins ne se préoccupent pas de moi. Même quand mes volets restent fermés plusieurs jours… »
Françoise, 77 ans, vit seule dans une grande maison avec un grand terrain.
« Je veux anticiper sur la vieillesse. Prendre le virage avant qu’il ne soit trop tard. »
« Ici, on fait attention les uns aux autres »
Philippe, responsable des candidatures, entend ces mots tous les jours.
« Ce que vous décrivez, c’est précisément ce que le béguinage permet d’éviter. Ici, les gens se connaissent, se parlent, prennent des nouvelles. C’est naturel. »
Ce n’est pas une promesse abstraite, mais une réalité déjà vécue dans les béguinages existants.
Un jardin, des haricots... et une bonne dose d’humour
Marie-Foi, elle, n’a rien perdu de sa répartie.
Elle possède un jardin de 850 m², mais partage sa frustration :
« J’ai planté des haricots. Ils ne veulent pas pousser. »
Son sourire dit tout. Et peut-être qu’un peu de compagnie ferait mieux pousser les prochaines récoltes…
Se projeter, mais en toute liberté
Autour de la table, la majorité sont des femmes. Deux couples sont également présents. Bernard, 78 ans, ancien directeur adjoint dans la grande distribution, a gardé une vie associative riche.
« J’aime le contact. J’ai besoin de me sentir utile. »
Ces ateliers sont là pour ça : prendre le temps de réfléchir, de se connaître, de sentir si ce mode de vie est le bon.
Agnès, responsable du pôle santé, clôt la matinée :
« Ce que vous exprimez ici, ce sont les fondements du béguinage : être entouré, rester autonome, partager sans être envahi. Ces rencontres aident chacun à savoir s’il s’y retrouve. »
Prochaine étape : le deuxième atelier
La journée se poursuit autour d’un déjeuner partagé. Chacun a apporté un plat. Rose nous tend une boîte de Mandarelle, une spécialité locale, et raconte son histoire. Une ambiance simple, chaleureuse, déjà pleine de connivences.
Personne n’est là par hasard. Et tous ont en tête ce qui se joue : choisir comment bien vivre les années à venir.
Un grand merci à la ville d'Onet-le-Château et au CCAS pour le soutien depuis le début du projet.
📍 Béguinage d’Onet-le-Château – ouverture prévue au 1er trimestre 2026
📩 Les candidatures restent ouvertes
📞 Informations : contact@beguinage.net – 04 11 81 61 20








